Poème: LES TROIS MERES

Publié le par Alain GYRE

 

LES TROIS MERES

 

Elle avançait d’un pas rapide

Bébé dormant dans son dos

Droite, fière, un peu rigide

Pour équilibrer son fardeau

Elle portait sur la tête

Des balais faits de branchages

Espérant une bonne recette

Pour faire tourner son ménage

 

Assise à l’entrée du pont

Un sac de riz devant elle

Serrant contre elle son garçon

Elle attendait la clientèle

Elle a posé le godet

Au-dessus des grains tout blancs

Elle espérait pouvoir rentrer

Avec dix ou douze mille francs

 

Tenant la main de son gamin

Elle arpentait la croisette

Elle venait tous les matins

Munie d’une grande cuvette

Elle vendait des beignets

A la banane ou au manioc

Elle approchait les vacanciers

Pour écouler tout son stock

 

Ces trois femmes, je les ai vues

Il y en a bien d’autres dans le lot

Mais celles-ci, elles m’ont ému

Et j’ai pris quelques photos

Je voudrai rendre un hommage

A ces jeunes mères exemplaires

Et plus encore qu’un simple partage

Sur une page, ces quelques vers

 

Blandine Jacquet Johasy

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