Poème: LES TROIS MERES
LES TROIS MERES
Elle avançait d’un pas rapide
Bébé dormant dans son dos
Droite, fière, un peu rigide
Pour équilibrer son fardeau
Elle portait sur la tête
Des balais faits de branchages
Espérant une bonne recette
Pour faire tourner son ménage
Assise à l’entrée du pont
Un sac de riz devant elle
Serrant contre elle son garçon
Elle attendait la clientèle
Elle a posé le godet
Au-dessus des grains tout blancs
Elle espérait pouvoir rentrer
Avec dix ou douze mille francs
Tenant la main de son gamin
Elle arpentait la croisette
Elle venait tous les matins
Munie d’une grande cuvette
Elle vendait des beignets
A la banane ou au manioc
Elle approchait les vacanciers
Pour écouler tout son stock
Ces trois femmes, je les ai vues
Il y en a bien d’autres dans le lot
Mais celles-ci, elles m’ont ému
Et j’ai pris quelques photos
Je voudrai rendre un hommage
A ces jeunes mères exemplaires
Et plus encore qu’un simple partage
Sur une page, ces quelques vers
Blandine Jacquet Johasy