Père Pedro, « J’ai l’impression de ne plus être dans le même pays »

Publié le par Alain GYRE

Père Pedro, « J’ai l’impression de ne plus être dans le même pays »

Publié par : APOI 15 janvier 2015

Le père Pedro donnait hier dans nos colonnes une analyse plutôt politique, mais les ONG humanitaires sont aussi montrées du doigt par le saint Homme : « malgré les sommes impressionnantes mises en jeu, combien d’enfants l’UNICEF a-t-elle sorti de la rue ? » s’interroge t-il, un brin en colère.

Père Pedro, « J’ai l’impression de ne plus être dans le même pays »

Il faut dire que cet entrepreneur de Dieu, qui n’a « d’autre moteur que l’Amour » pour reprendre ses termes, a su prouvé à lui seul que ça peut marcher à Madagascar comme ailleurs : « je suis arrivé ici, dans cette décharge il y a 15 ans alors que régnaient la violence et l’indifférence, aujourd’hui ils sont 25000 à y travailler et vivre en harmonie alors que dans tout le pays le chaos s’installe. Que les politiques viennent ici et arrêtent la langue de bois, je crois qu’ils ne se rendent pas compte du fossé qui les sépare de la population qui ne croit plus en eux », crie Pedro à qui veut bien l’entendre : « avec 9 Malgaches sur 10 sous le seuil de pauvreté, la situation est explosive. Pourtant on n’a pas le choix et dans cet embouteillage de la pauvreté il faut se donner la main pour travailler ensemble, nous, l’Etat et la société civile car je crois quand même en la force de la jeunesse, à condition toutefois qu’elle ne copie pas le modèle européen du tout-consommation et qui n’est pas un bon exemple non plus ».

Ce fin connaisseur de la société malgache croit-il vraiment en un avenir meilleur ? Officiellement oui puisqu’ s’agit d’un prêtre, véhiculant le message d’Amour universel lancé par Jésus voici 2015 années. Mais qu’en est-il de l’Homme, même s’il est de circonstance de mettre ici une majuscule ?

Il reste inquiet sur la dégradation des valeurs : « hier on se disputait pour me donner un bout de terre, aujourd’hui ce sujet est source de tractations et de conflits. En une décennie, je ne reconnais plus le pays ». En guise de conclusion, Pedro nous confie : « je suis scandalisé par le fait que tous ceux qui ont gouverné depuis 40 ans ont découragé les investisseurs et ont conduit ce grand pays au bas du classement mondial. Tout cela, ils le paieront un jour ! »

Propos recueillis par J. Rombi

Publié dans Revue de presse

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