Notes du passé: Un Jardin d’essais culturaux à Nanisana

Publié le par Alain GYRE

Un Jardin d’essais culturaux à Nanisana

28.12.2016 Notes du passé

 

Pour jeter les bonnes bases à la colonisation économique, le général Joseph Simon Gallieni crée en février 1897, les Jardins d’essai de cultures coloniales. Son but est de donner aux colons, dès leur arrivée, un guide des cultures appropriées au pays et de faire pour eux les essais qui les ruineraient et les rebuteraient.

Une propriété du Premier ministre Rainilaiarivony, située à Nanisana sur une dizaine d’hectares, est affectée au premier Jardin d’essais. Depuis, par des achats successifs, la superficie est augmentée de plusieurs rizières voisines et de bois.

Dans certaines parties, la terre est bonne et on y acclimate les plantes qu’il faut placer, dès le début, dans de meilleures conditions. Dans d’autres parties, le sol moins fertile est ensemencé de plantes endémiques pour servir de point de comparaison.

Les travaux d’aménagement du jardin commencés en février, sont accélérés pour que le service puisse fonctionner la même année. Cinquante Malgaches travaillent au défoncement des parcelles d’essais, au tracé des allées, à la construction des hangars pour les semis délicats, etc.

De plus, par arrêté du 16 mars de la même année, le gouverneur général complète l’organisation du Jardin de Nanisana par la création d’une bouverie et l’aménagement d’une bergerie. Il se propose ainsi de fournir tous les plants, toutes les graines, toutes les boutures, tous les jeunes animaux, etc., dont les Européens et la population locale pourront avoir besoin.

Afin d’obtenir de bonnes graines, il ne néglige aucun moyen. Il s’adresse à diverses sources, en France et dans les colonies, comme à La Réunion et jusqu’en Cochinchine, mais aussi dans d’autres pays pour se procurer des essences d’arbres, notamment des manguiers, des camphriers…

Par ailleurs, il veut introduire des variétés de tabac (en particulier la variété havanaise) et de cotonnier, meilleures que celles cultivées en Imerina. Sans oublier des essais de plantation de cacao et de café.

Cette tentative n’est pas initiée dans le seul Jardin de Nanisana. En février également, le capitaine Freystatter commence, de son côté, un essai analogue sur les bords de l’Ikopa, près du gros bourg de Soavinimerina.

Le but de cette installation agricole est d’initier les autochtones à la culture du tabac et des arbres fruitiers d’Europe, de relancer la culture du cotonnier abandonné dans ces lieux depuis plus de vingt ans, et de créer des pépinières qui pourront fournir les arbres nécessaires à planter au bord des routes.

Enfin, le général Gallieni décide de créer des musées où seront réunis les produits

agricoles et les produits manufacturés locaux. Le premier est établi à Antananarivo, dans le Palais de la reine, Manjakamiadana.

En fait, « l’œuvre de notre résident général est combien louable et quel solide appui doivent lui fournir, en France, tous ceux qui s’intéressent à l’avenir de Madagascar. La richesse agricole dont il veut doter notre colonie, sera le plus sûr garant de l’apaisement des esprits et ensuite d’une prospérité qui ne se démentira plus » (Bulletin du Comité de Madagascar, 1897).

Texte : Pela Ravalitera – Photo : Archives personnelles

http://www.lexpressmada.com/

Publié dans Histoire, Notes du passé

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