Aéroport d’Ivato – Le vol Air France privé d’assistance
Aéroport d’Ivato – Le vol Air France privé d’assistance
La grève du personnel au sol d’Air Madagascar risque de compliquer la situation de la compagnie
27.08.2014
Le personnel d’Air Madagascar décide de suspendre toute assistance au sol au vol Air France. Il réclame la levée de la sanction européenne sur la compagnie nationale.
Serait-ce l’action de la dernière chance Le personnel d’Air Madagascar a annoncé hier qu’il suspend toute assistance aux avions de la compagnie Air France, à l’arrivée et au départ de l’aéroport d’Ivato. C’est une sorte de représailles en réponse à la sanction de l’Union européenne qui pèse sur la compagnie nationale. C’est la fameuse liste « B », qui interdit aux avions immatriculés à Madagascar de voler dans le ciel européen. Ces grévistes réclament ainsi la levée de cette mesure qui, d’après une autre source, causerait un surcoût allant jusqu’à trois millions d’euros à la compagnie nationale chaque mois. Dans un communiqué diffusé dans les médias, hier, ces employés pointent du doigt la Direction de l’aviation civile française (DGAC) comme étant à l’origine de cette décision européenne. Indirectement, c’est donc la France qui est visé par ce mouvement qui pourrait prendre d’autres tournures dans les jours à venir.
« Le vol en provenance de Paris qui devait atterrir hier soir était déjà concerné par cette décision. Mais les grévistes menacent également d’étendre leur mouvement aux autres compagnies françaises, dont Corsair et Air Austral », avoue un haut responsable proche du dossier hier soir.
Casse-tête
Air Madagascar est le prestataire d’Air France dans toutes les opérations au sol. Ce sont des mécaniciens de la compagnie malgache, par exemple, qui assurent la maintenance avant le départ vers l’Europe. La passerelle et les équipements qui servent aux débarquements et aux embarquements des passagers, ainsi que les agents qui la conduisent appartiennent également à Air Madagascar. Il en est de même pour les bagagistes et la gestion des bagages, qui sont assurés par le personnel local. Seul l’enregistrement est assuré par un autre prestataire qui pourrait ne pas être concerné par ce mouvement.
Autrement dit, à cause de ce mouvement, il serait impossible pour le vol Air France de se rendre à Ivato. Mais aux dernières nouvelles, le vol qui était attendu à Antananarivo hier soir, à 23 heures 30 avait bien quitté Paris avec seulement une vingtaine de minutes de retard. Des mécaniciens venus de la Réunion seraient également dépêchés sur place pour l’accueillir, tandis que les forces de l’ordre ont assuré la sécurité.
Pour les autorités locales, la gestion de cette situation constitue un véritable casse-tête. Si la levée de sanction peut mettre d’accord tout le monde, la manière forte adoptée par le personnel risque de compliquer les choses. A commencer par Air Madagascar qui s’expose à des sanctions financières vu qu’elle n’a pas honoré son contrat en tant que prestataire et que le mouvement n’était précédé d’aucun préavis. L’idée d’une réquisition aurait également été évoquée mais cela risque d’envenimer davantage la situation. Mais le plus grand problème est que ni les dirigeants de la compagnie ni l’État ne sont en mesure de satisfaire cette revendication. En tout cas, les vols intérieurs ont été opérés normalement hier ainsi que les autres vols internationaux dont celui de la compagnie Corsair qui avait atterri hier matin.
En filigrane, d’autres enjeux politiques de ce mouvement ne sont pas à écarter. C’est donc une opération de quitte ou double mais le bras de fer ne fait que commencer.
Mahefa Rakotomalala
L’Express