Exportation de café: 0,1% de l'offre mondiale

Publié le par Alain GYRE

Exportation de café: 0,1% de l’offre mondiale

     

 

Mardi, 13 Novembre 2012

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Madagascar est un petit producteur de café. Les données de l’Organisation internationale du café (ICO) l’attestent. Ses exportations représentent 0,1% de l’offre mondiale.

Elle est constituée à 95% de robusta et de 5% d’arabica. Mais depuis une dizaine d’années, la demande en robusta explose dans les pays émergents asiatiques. Cette variété est moins prestigieuse et moins cher que l’arabica, mais ces marchés devraient constituer des débouchés très importants. Pour l’heure, la France demeure le 1er importateur du café de Madagascar avec près de 18% des expéditions d’après l’Institut national de la statistique (INSTAT). Après le pétrole, les transactions sur le café arrivent pourtant en 2ème position dans le commerce mondial. Comme quoi, la Grande Ile devrait avoir une carte à jouer, notamment avec le robusta. En effet, l’arabica à l’arôme délicat et à la saveur fine fait l’objet d’une restriction de la demande dans les pays riches consommateurs. Ainsi, les cours de l’arabica ont perdu 32% depuis le début 2012 à la Bourse de New York. Il faut toutefois remarquer que l’arabica est nettement plus cher. Sur le marché local, le kilo s’achetait à 1 600 Ar en 2002, contre 8 000 Ar en 2011.

Mais l’arabica est menacé de disparition d’ici 2080 d’après une étude publiée le 7 novembre dernier. Réalisée par la Royal botanic gardens de Kew du Royaume-Uni en collaboration avec des experts éthiopiens, cette étude précise que le changement climatique pèse lourd sur l’arabica. La disparition de cette variété se traduira par une perte de revenus pour des millions de paysans dans le monde. A Madagascar, l’arabica s’acclimate sur la zone centrale dont l’Itasy. Cette région est pourtant la plus pauvre en couverture forestière dans le pays. Les chercheurs de l’étude citée plus haut ont mené deux types d’analyses en fonction de 3 scénarii d’émissions de gaz à effet de serre et d’augmentation des températures établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Le 1er scénario appliqué sur des localités de production conduit à une chute de 65 à 99,7% des lieux propices à la culture d’arabica d’ici 2080. Le 2ème axé sur des régions de production conclut à une réduction de 38% à 90% sur la même période.

Le café et surtout l’arabica est très dépendant du climat. Les graines poussent entre 19 et 25° C. Une augmentation de chaleur affecte la photosynthèse et peut même assécher le caféier. Il faut y ajouter l’alternance des périodes de pluie et de sécheresses prolongées. Quoi qu’il en soit, les auteurs de l’étude trouvent que la prochaine disparition de l’arabica est une perspective effrayante et inquiétante. L’étude s’est basée sur une végétation intacte, alors que les forêts montagneuses où s’acclimatent cette variété sont très fragmentées à cause de la déforestation. Elle a été essentiellement menée en Ethiopie et au Soudan. Mais Madagascar a les mêmes problèmes de déforestation. Selon les données officielles, l’Itasy ne compte que 44 ha de forêts ! Les chercheurs avancent que l’arabica est important pour la durabilité de l’industrie du café en raison de sa diversité génétique. Il représente un peu plus de 60% de la production mondiale de café pour environ 16 milliards US$ en 2012. Les exportations de cette variété sont cruciales pour les économies du Brésil, du Soudan ou de l'Ethiopie.

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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M
un bon café rien de tel !!!
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