Marché du "lambamena" en crise!

Publié le par Alain GYRE

Marché du « lambamena »: En crise !

     

 

Jeudi, 02 Août 2012

En tant que peuple « traditionnaliste », la plupart des Malgaches consacre chaque année le mois d’août pour célébrer les rites funéraires et culturels du « Famadihana ». Ainsi, le « lambamena » (linceul fait de soie) trouve sa raison d’être.

En effet, le marché du « lambamena » est actuellement à son plus bas niveau. Plusieurs raisons ont été rapportées dont la principale est la crise sociopolitique de 2009. Cette crise, aussi persistante qu’elle est, a conduit la plupart des ménages malgaches vers des faillites économiques et financières d’où leur faible pouvoir d’achat vis-à-vis des prix du « lambamena ». D’après un micro-trottoir que l’on a effectué, quelques-uns ont déclaré ne plus se permettre les moyens d’acheter un « lambamena » malgré sa grande nécessité, notamment dans la pratique du rite du « Famadihana », si d’autres disaient avoir consacré des économies sinon s’entraider financièrement entre membres de famille. Suivant une enquète menée auprès des marchands de « lambamena » d’Ambodin’Isotry, les prix du « lambamena » s’établissent entre 28000Ar à 70000Ar, non selon sa taille (telovitrana, efabitrana, dimy vitrana, …) mais suivant sa qualité. Notons que ces prix sont encore marchandables.

Selon Lala, responsable de vente et de la clientèle auprès de la Société « Rakotomalala et Fils » sise à Ilanivato, l’existence du « lambatavoahangy » sur le marché malgache engendre de même un problème pour la vente du « lambamena ». Ce nouveau type de tissu, qui s’avère beaucoup plus imperméable et à un prix plus abordable, devient le préféré des gens au lieu du « lambamena » qui selon la plupart est très coûteux. Seules se réfèrent à des « lambamena » de qualité les classes de personnes qui vénèrent encore le « Famadihana ». Quelques pratiquants, de classe moins aisée, se contentent du seul recouvrement des morts de linceuls synthétiques afin de réduire les dépenses. Mais le problème du marché de « lambamena » ne réside pas uniquement au niveau financier des ménages malgaches. Les touristes censés donner un nouvel espoir au déploiement de l’économie malgache diminuent de plus en plus en nombre suite à l’insécurité qui règne dans le pays : une autre guerre à laquelle le tourisme artisanal devra faire face.

Bref, les produits « Made in Madagascar » tel que le « lambamena », à travers la crise socio-économique, ont du mal à être remis en valeur.

Niony H.

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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