Madagascar: bientôt plus de services de santé de la reproduction pour les jeunes

Publié le par Alain GYRE

Madagascar: bientôt plus de services de santé de la reproduction pour les jeunes

Les grossesses précoces et la sexualité chez les jeunes Malgaches en général font partie d'un nouveau Plan stratégique.

© Olivier Cirendini/Gettyimages

Par RFI Publié le 07-02-2018

Le tout premier Plan stratégique national en Santé de la reproduction des jeunes (filles et garçons) de 10 à 24 ans a été présenté hier. Ce document ambitieux, élaboré par le gouvernement et la société civile, devrait servir de référence aux nombreux acteurs du secteur. Un outil qui devrait surtout aussi mieux répondre aux besoins criants et inassouvis de cette importante frange de la population.

Un tiers de la population malgache a entre 10 et 24 ans. Malgré cette forte représentativité, les réponses aux besoins de ces jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive sont encore peu adaptées, comme l'explique le Dr Haingo Ralaison, spécialiste du sujet pour l'USAID.

« Sur le terrain, ce que je vois c'est que beaucoup de jeunes qui ont besoin de services de santé n'accèdent pas facilement aux dispensaires, pour deux raisons : la plupart du personnel de santé ne sait pas qu'à 10 ans, on peut déjà être sexuellement actif. Ils jugent ces jeunes et ne sont pas accueillants envers eux. Et c'est pourquoi ce type de plan nous aiderait parce qu'il met l'accent sur le besoin de former le personnel de santé dans l'accueil des jeunes. »

Au-delà des formations et d'une meilleure prise en charge des pathologies, ce sont aussi les mentalités que les auteurs de ce plan espèrent changer. « Il y a des petites filles, qui ont entre 9 et 11 ans, et qui sont déjà enceintes, rappelle Josea Ratsirarison, secrétaire général du ministère de la Santé. Beaucoup de gens pensent encore que ce sont des phénomènes culturels. Mais nous nous devons interrompre cette façon de penser et donner accès aux jeunes aux services de santé de la reproduction dont ils ont besoin. »

Grossesses et sexualité précoces, mortalité maternelle ou prévalence du VIH : autant d'indicateurs qui, en cas de baisse, pourraient attester de la réussite de ce programme. Mais avant cela, la priorité est tout autre : établir un budget du plan et trouver les financements.

 

http://www.rfi.fr/afrique/20180207-madagascar-services-sante-reproduction-sexualite-jeunes

Publié dans Santé

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