Conte: Le suicidé à la bague d’or

Publié le par Alain GYRE

Le suicidé à la bague d’or

 

Ilay namono tena nahazo pera-bôlamena

 

Ah oui ! Il était une fois, au temps jadis, un pauvre hère. C’est toujours le même propos, nous continuons sur le même sujet.

Or, ce pauvre misérable, il vivait malheureux dans la forêt avec sa femme. Ils avaient attendu longtemps, longtemps, avant d’avoir un enfant. Et quand l’enfant est venu, ils l’ont appelé Kôto, Et …, ils étaient guéris de leur stérilité, et, vous savez, quand les gens ont un enfant, ils changent de nom en fonction de cette naissance.

Donc leurs noms furent désormais Père-de-Kôto et Mère-de-Kôto. L’un devint Père-de-Kôto, et l’autre Mère-de-Kôto.

L’enfant grandissait, comme nous le disions tout à l’heure.

Et ils étaient là… ! ils demeuraient en pleine forêt, isolés, dit-on, là où il est impossible de cultiver.

Donc, ils avaient un garçon, ces deux époux. Et ils vivaient malheureux, isolés, complétement isolés. Ils ne voyaient rien de la civilisation, ils restaient toujours isolés.

Longtemps après, le petit garçon voulut partir pour un endroit plus civilisé. Arrivé en un endroit plus civilisé…, il dit au notable du village :

- Moi, si je quitte la forêt, c’est que nous y sommes trop isolés. Je veux voir un pays plus civilisé pour apprendre d’autres activités, pour voir d’autres occupations, parce que là-bas nous sommes trop isolés. Voilà pourquoi je pars.

- A ce propos, dit la personnalité du village, le notable, c’est moi, le chef du village. Tu veux donc connaître d’autres façons de vivre, d’autres évolutions. Je te pose une question : tu veux aller à l’école, ou bien qu’est-ce que tu veux faire ? Voilà ce que lui dit le notable du village.

- Je veux aller à l’école.

- Vraiment ?

- Oui, je veux chercher un peu de changement, dit le jeune garçon, parce que nous sommes vraiment trop isolés. Les parents tiennent à rester isolés. Mais moi, je veux me montrer au village.

            C’est ainsi que le sous-préfet l’envoya à l’école. Quand le sous-préfet l’eut envoyé à l’école, il étudia une année, deux années, et puis il eut des vacances, suivant le calendrier des vacances. Et il partit rendre visite à son père et à sa mère.

            Et quand il arriva tout près du village - vous savez, quand les gens vivent trop isolés, s’ils voient venir un individu bien habillé, ils s’enfuient tout d’un coup. Alors, eux, ils se sont enfouis, rouh rouh rouh…, brisant même les lianes dans leur fuite !

            Alors, voyant cela, le jeune garçon dit :

- Revenez, je suis votre fils.

- Qui es-tu, dit sa mère ?

- Je suis Kôto.

- Ah ! Père-de-Kôto, reviens, c’est Kôto qui est là ! Il vient nous voir. Reviens donc, toi, son père, c’est bien lui.

            Alors, ils revinrent sur leurs pas. Les voilà arrivés :

- C’est bien toi qui es là, Kôto ?

- Oui, c’est  bien moi !

- C’est bien toi ?

- Mais oui !

- Ah bon, c’est bien, c’est mon fils qui est de retour.

            Il resta là. On tua un poulet pour son dîner. Il était déjà un peu considéré comme un gradé, en arrivant chez son père. Parce que, vous savez, un individu bien habillé, pour les gens d’autrefois, c’était déjà plus ou moins un chef. On tua une volaille en son honneur, qu’ils mangèrent ce soir-là. Il demeura avec eux pour toutes ses vacances, jusqu’à ce que ce soit le moment de la rentrée.

            Mais, entre-temps, son père avait jeté son cartable d’écolier, et tous ses cahiers avaient été éparpillés et brûlés. Et quand il voulut repartir, les vacances terminées, il se fâcha, quand il vit que ses affaires n’étaient plus là.

- Eh bien, je vais me suicider, dit-il, car je ne peux supporter cela. Le peu de choses qui me permettrait de progresser, voilà ce que vous en faites. Les notables du village me conseillaient d’étudier, d’aller à l’école. Et quand moi, je veux étudier, voilà ce que vous me faites. Je veux me tuer.

            Il s’est précipité dans la forêt, et là il se jetait contre les arbres, pan, et pan… ! Mais il n’arrivait pas à se tuer. Et, à ce moment-là, il a vu des petites, petites, sarcelles qui prenaient leur vol.

- Là où elles vivent, il doit bien y avoir quelque chose qui tue. Je vais les suivre, se dit-il.

            Les sarcelles s’étaient envolées, il les suivit en courant. Ar rouh rouh rouh rouh…, il tomba dans un grand lac. Avoir, c’était un lac immense, on n’en apercevait pas les limites, ni au sud, ni au nord, ni à l’est… C’est là que les sarcelles s’étaient posées.

            Alors surgit un monstre, un grand, oh la la ! Un monstre gigantesque ! Ses yeux, énormes, la pleine lune, ce n’était rien à côté ! Il va de ce côté. Il se disait :

- Celui-là pourrait bien me tuer !

            Il nage en direction du monstre. Et le monstre, à ce qu’on dit, ne savait plus où donner de la tête. L’eau s’agitait, bouillonnait tant il se débattait.

- Ne fais pas ça !

            Voilà ce que criait le monstre.

- Je veux trouver la mort, répondit-il. Mange-moi !

            Le monstre se débattait davantage.

- Ne me fais pas ça, répétait-il. Tu vas me tuer !

- Mais c’est ùoi qui veux mourir, je ne veux pas te tuer !

- Oh, si c’est comme ça, dit le monstre, ne fais pas ça, je vais te donner de l’argent !

- Mais moi, je ne veux pas d’argent, je veux me tuer ;

- Si c’est comme ça, dit le monstre, vois, je te donne cette petite bague.

- Qu’est-ce qu’elle a cette bague ?

- C’est la Bague-d’Or-Magique. Voilà le nom qu’on lui donne : la Bague-d’Or-Magique. C’est son nom. Tout ce que tu lui demanderas, tu l’auras.

- Oh, l’ami, ça n’est pas un mensonge, ça ? dit le garçon. Ça n’est pas un mensonge ?

            Voilà ce que dit Chassieux.

- Et puis comment t’appelles-tu ? lui avait demandé le monstre.

- Eh bien, je m’appelle Chassieux.

            Et, en la rapprochant, il montra la petite bague, tout en disant :

- Oui. Voilà ce que tu en feras. Tu lui diras : Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, je demande à Bakoperimy qu’il y ait ici plein de choses qui se mangent.

- Oui.

            Alors, le garçon était tout prêt. Il dit :

- Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, je demande à Bakoperimy que des nourritures cuites se trouvent là, parce que j’ai faim.

            Et… Aussitôt il est tombé du ciel de la nourriture, en quantité, avec toutes sortes de sauces. Et le petit gars s’en est empiffré, jusqu’à ce qu’il n’ait plus faim.

- Voilà comment elle fonctionne, dit le monstre. Alors, toi, ne viens plus me tourmenter, car tu as gagné ce qui devrait faire ton bonheur. Va-t-en. Ne me tourmente plus, parce que, tu sais, tu me fais vraiment trop peur.

            Quelqu’un qui voulait se tuer ! Le voilà qui est encore en vie, et en plus il a gagné de quoi faire son bonheur. Chassieux dit :

- Moi Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, je demande à Bakoperimy de me débroussailler le grand chemin  pour retourner chez mon père.

- Oui.

            Et voilà, toute la forêt est dégagée d’un coup !

- Oh la la ! On aurait dit que des gens sont venus défricher la forêt, et c’est le travail de la Bague-d’Or-Magique.

            Le paysage était dégagé. Il partit.

            Quand il arriva chez lui, ses parents, en le voyant, voulaient encore prendre la fuite.

- Mais ne vous sauvez pas ! C’est moi, Chassieux.

- Ah !

            Ils se sont arrêtés. Dans la nuit, pendant que son père dormait, Chassieux invoqua la Bague-d’Or-Magique.

_ Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, je demande à Bakoperimy qu’il y ait ici une grande maison en or, avec un lot d’esclaves qui remplisse la moitié du village, et une voiture…

            Ainsi priait Chassieux qui demandait tout ce qu’il voulait à la Bague-d’Or-Magique. Et il obtenait tout ce qu’il demandait. Son père était émerveillé, ainsi que sa mère.

- Ah ! Chassieux, qu’est-ce qui t’est arrivé ?

- Oh, dit-il, il ne m’est rien arrivé du tout. C’est une chose que j’aie eue là-bas, alors que je voulais me suicider. C’est une chose qui est capable de m’enrichir.

            Devant tout cela, son père était stupéfait. Il était bien surpris, car jamais encore pareille chose ne s’était produite dans leur village si islé. Ils étaient stupéfaits : c’était une chose qu’ils n’avaient jamais vue. C’était bien la première fois ce jour-là qu’ils voyaient une chose comme ça. Ils étaient stupéfaits.

            Chassieux reste là quelque temps, et puis, comme « le temps vient à bout des plus forts »,il se rendit dans un village plus important et dit :

- Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, je demande à Bakoperimy qu’il y ait une route goudronnée, bien tracée, qui conduise au village du sous-préfet.

            Et une belle route fit apparition, qui allait au village du sous-préfet. Les voitures y circulaient nombreuses. Il était devenu un Grand-Seigneur, un Richard. Je ne vois plus ce qui le distinguait d’un Grand-Seigneur, puisqu’il avait tout chez lui.

            Alors, il décida de prendre pour femme la fille du sous-préfet. Il désirait prendre femme, confia-t-il à son père, et c’était la fille du patron qu’il avait l’intention d’épouser. Il dit à son père :

- Voilà mon projet. Alors il faut que je vous en parle. Vous êtes les sages de la famille.

- Eh bien, dit le père, si tu l’as décidé du fond de ton cœur, nous allons prendre celle-là ; mais si tu n’es pas décidé, il faut abandonner.

- Mais si j’en parle, c’est que je suis décidé.

            Et ils s’en allèrent demander la main de cette femme. Chassieux il invoque la Bague-d’Or-Magique pour que son projet se réalise :

- Ô toi, Bague-d’Or-Magique ! Moi, Chassieux, je demande à Bakoperimy que soit accordée la fille du sous-préfet.

            Quand on arriva là-bas, chez le sous-préfet, celui-ci ne s’opposa pas au projet. Chassieux emmena donc la jeune fille.

            Pendant ce temps, voilà Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage, qui vient d’outre mer, qui vient du pays arabe. C’était là-bas le pays de ce Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage. Lui aussi était un homme célèbre pour sa fortune ; chez lui l’argent coulait à profusion ! La renommée l’accompagnait, sur la terre comme au ciel, ce jeune homme, tant il avait d’argent.

            Donc, Chassieux était allé chercher la femme. Et ils étaient rentrés ensemble, et puis Chassieux avait installé leur ménage dans son village.

            Sur ces entrefaites, arrive Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage, qui veut se renseigner sur cettev femme pour la demander lui aussi. Et cette femme était belle… ! Elle était célèbre pour sa beauté, parmi toutes celles qui vivaient dans le pays. Et voilà Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage qui arrive, tout essoufflé. Mais comme il était encore en pleine mer, déjà, Chassieux avait invoqué son talisman :

- Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, dit-il, je demande à Bakoperimy que coulent ces bateaux, ces sept bateaux.

            Alors, sans qu’on sache ni pourquoi ni comment, les sept bateaux ont sombré. Les sept bateaux ont sombré, et Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage en est bien stupéfait, là-bas, dans ce pays arabe qui est le sien. Il envole encore dix autres bateaux de chez lui.

            Dès qu’ils approchent de la terre :

- Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, dit-il, je demande à Bakoperimy que ces dix bateaux sombrent aussi.

            Et les dix bateaux sombrent aussi. Alors, cet homme, ce Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage, qui venait des terres rabes, le voilà bien embarrassé. Il fait faire à ses bateaux un détour par le Canal de Mozambique, pour contourner Madagascar, et chercher un endroit où mouiller pour attaquer Chassieux.

            Et il envoie tout simplement sa mère pour qu’elle entre en qualité de servante chez Chassieux. Et voilà…! Voilà la vieille engagée chez Chassieux. Et quel était son travail ? Elle donnait à manger à la volaille, et elle était chargée de l’accueil des visiteurs de la maison. Alors, une fois accoutumée à la maison, c’est elle, la vieille qui a trouvé l’occasion de parler à la femme de Chassieux :

- comment se fait-il, ma fille, que vous soyez si riches, que l’argent ne vous manque jamais, que la richesse ne vous fasse jamais défaut ? Comment se fait-il que vos troupeaux augmentent de jour en jour ? Qu’est-ce qui peut bien être la source de toute cette richesse ?

- Oh, lui répond la jeune femme, ce n’est qu’une toute petite chose, une petite bague, mais tout ce qu’on lui demande, toujours on l’obtient.

            Et là-dessus, la jeune femme se met à invoquer la bague.

- Ecoute bien, maman ! C’est ça qu’il faut dire : Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, dit-il, je demande à Bakoperimy qu’il y ait force nourriture à manger ici !

            Alors, hop… ! Des mets de toutes sortes tombent à côté de la vieille et de la jeune épouse de Chassieux. Elles en mangent tout leur soûl. Après avoir mangé, elles rangent les assiettes, le repas est fini.

            Et la vieille était restée là trois ans. La femme de Chassieux lui disait :

- Voilà ce qui fait notre richesse.

            Elle resta encore une année de plus, et quand ce fut la quatrième année, elle retraversa la mer. Elle s’était emparée de la bague. Et la voilà repartie chez son fils, Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage :

- Voici, dit-elle, ce qui fait leur richesse. Il n’y a rien d’autre. C’est cette petite bague. Ils n’ont rien d’autre, dit-elle.

- C’est donc ça, maman ?

- Oui, c’est ça.

- Eh bien, ce Chassieux, il va voir, maintenant. Je lui ai pris sa force. Et puisque j’ai pris sa force, je vais y aller maintenant, dit-il.

Et alors, il partit,  Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage des terres arabes. Le voilà qui vient, conduisant ses bateaux en grand nombre, qu’il avait amenés de son pays. Il accoste au port de chez Chassieux. Quand il arrive au port de chez Chassieux, voilà Chassieux bien embarrassé. En le voyant venir…, il veut invoquer l’objet, mais il ne le trouve plus. Il se dit :

- Hélas, tout est fini !

            Alors Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage des terres arabes l’a capturé, oui, et ligoté.

            Et Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage lui dit :

- Tu n’as plus ni sagesse, ni protection. Qu’est-ce que tu choisis ? Je te fais commandeur de mes esclaves, ou je te tue ?

- Oh, laisse-moi être commandeur de tes esclaves.

- Eh bien non, je n’y consens pas, dit Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage. Je te tue, tu te croyais trop malin.

- Avant de me tuer, implore Chassieux, il y a mon chat, celui que j’ai élevé et qui me respecte, je voudrais l’emmener avec moi.

- Bon. Qu’est-ce que j’ai à faire de ce pauvre chat ? Attachez-le pour qu’on le tue avec lui, ordonne Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage des terres arabes.

            Alors ils sont partis. Ils ont emmené Chassieux dans leur bateau pour gagner les terres arabes, le pays de Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage. A leur arrivée, Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage a dit :

- Puisque nous l’avons capturé, enfermons Chassieux dans la Grande-Maison-de-Pierre, dit-il, parce qu’il se croyait trop fort chez lui.  Nous l’avons vaincu, nous l’avons défait. Aussi, en attendant de le tuer, jetez-le dans la Grande-Maison-de-Pierre.

            On a enfermé Chassieux dans la Grande-Maison-de-Pierre, avec son chat. Il est resté là tout un jour, sans manger.

            Que c’est dur ! C’est vrai, les amis ! C’est vraiment dur pour un être humain de rester toute une journée sans rien à manger, et à sa place, moi-même, j’aurais senti la famine. Chassieux avait effectivement très faim là où il se trouvait. Bakoperimy, la petite bague, il ne l’avait plus avec lui, Chassieux était battu à plate couture, écrasé.

            Et puis, pendant la nuit, on entend courir, crac ra cra ! Il tâte autour de lui…, voilà un petit rat surgi d’on ne sait où, voilà un petit rat surgi d’on ne sait où. C’était le Roi des Rats, à ce qu’on dit. Le chat l’attrapé. Et une fois attrapé, ce Roi des Rats, il le gardait là, dans leur cachot. Tous les rats sont venus déclarer :

- Grâce ! C’est notre roi que vous détenez là. Libérez-le.

- Ah non, dit Chassieux ! Ma Bague-d’Or-Magique est introuvable. Je ne l’ai plus. Tant que je ne n’aurai pas, je ne libérerai pas votre Roi des Rats. Vous n’aurez pas votre roi, il sera mangé par mon chat, il lui servira de repas aujourd’hui. Allez, tout de suite, chercher ma bague, et je relâcherai votre roi.

            Branle-bas général pour trouver la bague. Les rats sont allés inspecter tous les meubles de la maison, et ils ont percé jusqu’à dix-huit malles. Toutes grignotées par les rats ! Toutes percées ! Quand ils ont attaqué la dix-neuvième, voilà que la Bague-d’Or-Magique était dedans.

            Chassieux a repris la Bague-d’Or-Magique. Cette nuit même, il déclare :

- Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, dit-il, je demande à Bakoperimy qu’un avion vienne me chercher pour m’emmener outre-mer, dans mon pays.

            Un avion arriva, avec un pilote, parce que Chassieux n’était pas pilote lui-même, simplement il avait ce qu’il fallait pour en demander un :il avait la Bague-d’Or-Magique.

            L’avion décolla, et partit pour l’outre-mer. Arrivé là-haut, Chassieux invoqua la Bague-d’Or-Magique pour trouver l’endroit où l’on devait se poser.

- Moi, Chassieux, fidèle serviteur de Dieu, dit-il, je demande à Bakoperimy que se présente un terrain où l’on puisse se poser.

            Un terrain d’aviation se présenta au grand jour. L’avion s’y posa.

            Alors, Sire-Moineau-Rouge-de-Plumage était médusé. Disparu, le Chassieux ! Il avait retrouvé sa Bague-d’Or-Magique.

            Par la suite, Chassieux a congédié la femme qui avait failli le perdre.

- Parce que des femmes, dit-il, il y en a. je vais en chercher une autre. Celle-là, je la renvoie. Elle a failli me tuer.

            Il l’a renvoyée. Et dès ce moment, Chassieux est devenu célèbre, à cause de son argent. On l’appelait Grand-Seigneur.

 

            C’était l’histoire de l’isolement. Il est des gens à qui l’isolement porte chance, d’autres non. donc, prenez garde de ne pas vous isoler comme ça, si vous n’êtes pas de ceux à qui cela réussit. Celui à qui cela peut réussir, qu’il le fasse. C’est la loi de l’isolement.

 

Fulgence FANONY

L’Oiseau Grand-Tison

Et autres contes Betsimisaraka du Nord

Littérature orale Malgache

tome 1

L’Harmattan 

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